Ce passeur incarne à lui seul la mansuétude et l'extrême bonté des Titans. En effet, il a fait partie d'une équipe légendaire, ennemie des Titans originaux. Pour mieux comprendre cette histoire, il faut se replonger dans la saison 2008-2009 du championnat universitaire de Haute-Garonne, qui a vu la soupe primordiale enfanter les premiers Titans.
Personne ne misait un kopeck sur la modeste équipe de l'ENSICA (école en voie de disparition) dans ce championnat et encore moins contre l'équipe à l'époque redoutable de l'ENAC (école qui a connu un développement rapide ces dernières années). Et pourtant, au terme d'un match homérique, Goliath finit par vaciller et finalement s'effondrer. La bataille de Rangueil avait eu lieu. Elle était l'événement fondateur d'une équipe désormais chantée dans toutes les contrées sous le majestueux titre de Titans.
Le Bleu n'a quant à lui pas connu cet affrontement dantesque, il était encore au berceau. Mais intégrant l'équipe de l'ENAC quelques temps plus tard, il a grandi avec la légende et a mûri de noirs projets pour redorer le blason de son équipe et mettre à terre les Titans. Voulant couper court à tout ressentiment, les Titans, magnanimes, n'hésitèrent pas une seconde à repérer le jeune joueur et à lui proposer d'intégrer l'effectif d'élite, coupant ainsi l'herbe sous le pied d'une révolte possiblement meurtrière.
Pendant un an, les Titans ont façonné le Bleu pour en faire un surhomme, une machine. Des efforts, des pleurs, des moments de doute, le Bleu en a vécus. Mais tel est le prix pour devenir un Titan. A voir le résultat, on doit reconnaître que ses efforts ont été récompensés. En particulier, lors du match contre Lherm, à la limite de la province du Comminges, par une nuit froide et pluvieuse d'un automne redoutable, le Bleu s'est transformé, transcendé. On l'a entendu hurler des contre-forts des Pyrénées jusqu'au Puy de Dôme, cher à FatAss. Aucune balle ne pouvait plus toucher le sol. Le Bleu, faisant fi de la gravité, les remontait toutes, écoeurant à jamais les attaquants adverses.
Le Bleu : pour que vive la légende !
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